PRÉFACE.
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parisienne d'artistes, une des plus anciennes qui aient existé, et dont les statuts étaient rédigés dès 1391. Nous publions ici, à titre de curiosité, cer­tains actes faisant connaître quelques-unes des occupations de la Commu­nauté : saisies de tableaux, élections de jurés, nominations de maitres peintres, contrats d'apprentissage ou rupture de ces conventions.
L'élection des jurés fixée au 19 octobre, jour de la Saint-Luc, a conservé les noms de quelques maîtres peintres et imagers pour une époque où les documents font presque complètement défaut. Ceux qui sont nommés dans ces procès-verbaux sont évidemment les premiers de leur état, puisque tous ont obtenu des voix. Quelques noms d'artistes connus, celui de Médéric Freminet, celui d'Antoine Caron, pour ne nommer que les plus fameux, sont mêlés à ceux de peintres et de. sculpteurs sans notoriété.
Si le dépouillement des contrats transcrits dans les archives du Châtelet donne des résultats aussi considérables, que serail-ce si on pouvait entrer en communication directe avec les originaux mêmes, c'est-à-dire les minutes conservées dans les études notariales ?
Une vaste enquête, méthodiquement poursuivie dans les minutiers parisiens avec les moyens et les ressources dont pourrait disposer l'administration, ap­porterait certainement un ensemble considérable de faits nouveaux et complé­terait sur bien des points de détail les connaissances acquises. Pourquoi n'appliquerait-on pas à cette investigation le système autrefois préconisé par Reiset pourle depouillement.de l'ancien état civil parisien? Quelques tra­vailleurs, archivistes ou bibliothécaires, suffisamment initiés au déchiffrement des vieilles écritures, seraient officiellement chargés de la mission de dresser sur fiches une table analytique sommaire de tous les actes du xvi0 siècle conservés chez les notaires de Paris. Tout d'abord, le travail ne serait pas poussé plus loin que l'année 1600. Sur ce premier dépouillement, on pour­rait juger de l'importance du résultat et continuer ensuite l'opération ou l'abandonner.
Ce n'est pas à nous qu'il appartient de formuler les moyens pratiques de réaliser ce projet; mais il nous semble qu'il ne serait pas impossible, en res­treignant certaines publications subventionnées par. l'Etat ou par la Ville,de trouver les ressources nécessaires pour commencer la vaste enquête dont nous soumettons l'idée à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de notre passé.                                              \
Les études notariales de Paris possèdent toutes ou presque toutes des pa­piers du xvie siècle. Toutefois, les plus anciennes minutes ne remontent guère